Ciné-concert Long Weekend
ciné-concert (thriller écologique)Long Weekend, film culte australien de Colin Eggleston questionne le rapport de l’humain à son environnement (encore) sauvage et les rapports humains tout courts.
L’homme peut-il vivre sans détruire ? Peut-il vivre avec lui-même? Les modèles sociaux et environnementaux de la fin des années 70 offrent une caisse de résonance à nos interrogations actuelles.
Un film âpre et percutant, que Tim Placenti, compositeur pour le cinéma, le théâtre, mais aussi chanteur, claviériste et guitariste (en solo, ou avec les groupes && et Averse) revisite musicalement.
A l’image des pianistes des premiers temps du cinématographe, il propose en solo sur scène une nouvelle bande originale pour le long métrage.
LE FILM
Synopsis
Dans la périphérie de Melbourne. Afin de redonner une chance à leur couple en crise, Peter propose à son épouse Marcia, dépressive à la suite d’un avortement, de passer le week-end au bord de la mer, dans un endroit retiré de la civilisation. Elle accepte à contrecœur et tous deux parviennent, non sans difficulté, à destination. Mais l’un comme l’autre sont plus préoccupés à régler leurs comptes qu’à respecter la nature environnante, ne se doutant pas que celle-ci peut se rebeller, voire se montrer impitoyable.
Titre : Long Weekend
Réalisation : Colin Eggleston
Scénario : Everett De Roche
Photographie : Vincent Monton
Montage : Brian Kavanagh
Production : Colin Eggleston
Société de production : Dugong Films
Société de distribution : Hoyts Distribution
Pays : Drapeau de l’Australie Australie
Langue : Anglais
Format : Couleur – Mono – 35 mm – 2.39:1
Genre : Thriller, Horreur
Durée : 91 min
Distribution
John Hargreaves : Peter
Briony Behets : Marcia
Michael Aitkens : Le barman
Roy Day : Le vieux pêcheur
Mike McEwen : Le chauffeur du camion
Distinction
Prix de la critique au Festival international du film de Catalogne en 1978.
Prix spécial du jury au Festival international du film fantastique et de science-fiction de Paris en 1978
Antenne d’or au Festival international du film fantastique d’Avoriaz 1979 (ex-aequo avec L’Invasion des profanateurs de Philip Kaufman).
NOTE D’INTENTION
Une nouvelle partition par Tim Placenti
Cette proposition est née d’une commande de la ville de Villeneuve d’Ascq et Lille3000 dans le cadre de la saison Utopie. J’ai souhaité proposer le film Long Weekend et travailler un contrepoint à cette thématique ; considérer l’utopie au présent, reconnaître la beauté et l’harmonie avant même de projeter un avenir meilleur.
Diplômé d’un master en cinéma, j’ai toujours souhaité concilier ma carrière de musicien à des projets audiovisuels (musique à l’image, acteur, ciné-concert). Le choix de ce long-métrage concilie également mon goût pour les films de genre.
En qualité de spectateur, je cherche des expériences qui bousculent, qui désarment. Ma première vision du film de Colin Eggleston a laissé une trace indélébile. Sa bande son, ses bruitages ont réussi à servir le propos du film et c’est avec cette ambition que j’envisage ma relecture.
Pour moi, réinventer la musique de Long weekend consiste à dialoguer directement avec l’oeuvre. C’est mon inteprétation de l’oeuvre du réalisateur que je mets en musique car je n’ai pu discuter avec lui en amont, je ne peux servir son propos, mais je sers ce que je crois être le sens de l’oeuvre à travers mon regard et mes techniques de musicien.
J’ai souhaité m’affranchir de la musique originale et de son époque, de ces synthétiseurs propres aux 70’s et 80’s. J’ai envisagé ma partition avec des instruments qui se contrastent les uns aux autres.
En proposant un duel acoustique vs. électronique, je me repose sur la rencontre du piano et du theremin. J’ai filé ce concept de duel en opposant un synthétiseur analogique plein d’effets et de distortion à la pureté déconcertante des cordes d’un psalterion – instrument qui trouve son origine dans l’antiquité – joué à l’archet et qui illustre parfaitement la menace permanente.
J’ai construit mon instrumentarium en ayant en tête ses sonorités « bienveillantes » et en l’exploitant de manière à provoquer le malaise chez l’auditeur. Les accords implosent en même temps que les certitudes des personnages.
Le choix de la conservation de l’intégralité des dialogues a eu un impact considérable sur ma partition. J’ai pu instaurer un dialogue de la musique les personnages, leur peurs, leurs questions qui trouvent leurs réponses aux sons de mes instruments.
Ce parti pris a imposé une reconstitution de la bande sonore du film et m’a laissé une grande liberté dans l’interprétation de séquences jusqu’à proposer une nouvelle lecture de fin.